À chaque fois que je reçois les nouveaux manuels des différents éditeurs, je constate à mon plus grand regret que, à quelques exceptions près, ils font la part belle à certains stéréotypes sur l'Espagne dans leur page de garde (c'est beaucoup moins vrai pour les contenus à l'intérieur, à quelques exceptions près).
On peut voir ainsi parfois camper à côté de leur titre pour le moins étonnant (¡¿A mí me encanta?!, ¡¿Anímate?!), des danseuses de flamenco, quelques tapas et, pour le clin d’œil à l'Amérique, un lama ou le Machu Picchu. Y si no hay un torero o un toro me imagino que es porque no es políticamente correcto...
Je suis né et grandi dans le nord de l'Espagne et la première fois de ma vie que j'ai vu un spectacle de flamenco j'avais 23 ans (lorsque je faisais des études à Granada), et la première fois que j'ai mis le pied dans une arène (Las Ventas) a été en qualité d'accompagnant du voyage en Espagne que ma collègue organisait pendant mon année de stage.
Autant vous dire que l'idée de participer à la transmission de ces fausses images sur l'Espagne aux jeunes Français me révolte, puisque je ne reconnais pas mon pays dans cette vision réductrice et caricaturale.
Ce n'est pourtant pas moins vrai que los toros y el flamenco font partie de la culture espagnole... Pendant quelques années, ne sachant pas comment travailler ces sujets sans tomber dans le stéréotype sur la España cañí, j'ai tout simplement évité de les aborder... jusqu'à la découverte du film Blancanieves (Pablo Berger, 2012).
Ce petit joyau du septième art m'a permis de présenter le flamenco et los toros à mes classes de 5ème dans le cadre d'une mini séquence axée justement sur le travail sur les idées reçues, les clichés et les stéréotypes. Comme je n'y vais pas par quatre chemins, j'ai intitulé ma séquence "Estereotipos".
Je partage avec vous le document récapitulatif de séquence, ainsi que les 5 séances prévues, l'idée étant de travailler pendant les séances 2 à 5 pendant la première moitié de l'heure, et de regarder le film pendant le reste de l'heure. Quand je travaille avec des films (et je le fais souvent dans le cadre de mini-séquences), je n'ai pas l'habitude de proposer un Projet final, ici un petit test culturel vient mettre le point final au chapitre.
Le film est en noir et blanc, à la façon des films du début du XXème siècle. Il a été distribué en France avec les textes qui ponctuent les images en français, ce qui est dommage pour son utilisation en cours. J'avais réussi à télécharger sur internet la version espagnole, que j'utilise tout en utilisant des sous-titres en français, que je partage également avec vous.
Diego
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