Je vais essayer de fournir une sorte de tutoriel pour vous expliquer comment je travaille avec mes élèves les séances et les séquences que je suis en train de partager, le but étant que vous puissiez au mieux trouver des idées, les adapter ou les proposer avec vos classes en ayant bien compris comment j'exploite mes cours au quotidien.
Tout d'abord je tiens à préciser que l'ensemble de mes ressources sont placées sous Licence Creative Commons (CC BY-NC-SA): Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions. Pour les mêmes raisons, je ne peux pas partager avec vous les enregistrements issus des manuels (ya lo siento).
Je m'inspire moi-même des ressources des collègues et surtout des manuels pour avoir l'accès à de nouveaux documents ou pour avoir des idées, mais je prends rarement telles quelles les exploitations proposées. Je trouve du plaisir à créer mes propres séquences, mais elles me demandent un investissement en termes de temps très considérable, je ne les renouvelle donc pas tous les ans, je préfère mieux les améliorer en faisant des petits ajustements d'un année sur l'autre.
Vous l'avez compris, je n'utilise pas de manuel, les derniers ayant été achetés dans mon collège remontent à bien d'années avant la réforme du collège de 2016... Ils prennent de la place (et de la poussière) dans la réserve du CDI.
En discutant avec les collègues que j'ai croisés ces dernières années au collège, je me rends compte que j'ai tendance à faire des séquences assez (très?) courtes (6-7 heures de cours en moyenne), mais je crois aussi que la plupart de mes séances sont intenses et qu'il y a assez de matière pour alimenter une bonne tâche finale.
Que vous le croyez ou non, 95% des fois j'arrive à faire en une heure de cours (55 minutes) tout ce que je vous montre dans chacune des séances.
La feuille de travail que je donne aux élèves est celle qui est numérotée (même si souvent j’insère -et je découpe après impression- des exercices qui seront travaillés un autre jour). Les autres pages que vous voyez dans les documents des séances sont projetées ponctuellement au tableau pour permettre le déroulement des différentes parties du cours, je sollicite pour cela (un peu trop) mon vidéoprojecteur. J'utilise le logiciel Open-Sankoré pour pouvoir écrire avec mon stylet numérique directement sur le tableau, effacer, agrandir, surligner, et passer aisément d'une page à l'autre de mon document de cours (si vous ne le connaissez pas, essayez-le, quel bonheur !).
Depuis quelques années j'évalue à 100% en compétences, à ma plus grande satisfaction (notamment à l'heure des corrections). Les échelles descriptives qui apparaissent dans les documents Proyecto final s'y référent.
Je précise aussi quel type d'établissement est mon collège: public, dans une petite ville de l'ouest -en milieu rural donc mais fortement industrialisée-, les élèves viennent pour la plupart en car des villages dans un rayon assez éloigné. Il était "éligible" à la REP au début des années 2010 mais il a été fait le choix de ne pas sauter le pas de peur de perdre encore plus en attractivité face à l'établissement privé (disent les anciens du collège). Nous avons un CSP assez défavorisé, avec des taux de réussite au DNB, bon an, mal an, de 10 points en moins par rapport à la moyenne départementale. Quoi d'autre ? Il y a une section bilingue en allemand qui draine une partie non négligeable de très bons élèves, du moins c'est ce que les collègues me disent, vu que je n'en vois pas la couleur !
Mes élèves sont malgré tout cela agréables (en coulisses on les qualifie d'"attachiants"), pas de grands problèmes de discipline dans les cours (en tout cas avec moi), mais la démotivation face au monde scolaire et le manque de travail sont vraiment flagrants pour une bonne partie d'entre eux. Cette démotivation, déjà pesante, n'a fait qu'augmenter après les années Covid...
Je ne dis pas tout cela pour me plaindre, mais pour justifier la sensation que j'ai de "prémâcher" en excès les tâches finales ou les activités que je propose. Je préfère bien mieux cela que de "perdre" complétement, par exemple, la moitié de mes 3èmes avant la fin du premier trimestre. Peut-être à cause de ce profil d'élèves, ou à ma façon de concevoir l'enseignement de ma matière, j'ai la conviction que le côté civilisationnel de l'Espagnol LV2 doit primer face au côté linguistique (que je ne néglige pas pour autant !).
Diego
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